Pourquoi et quand consulter un sexologue
La prise en charge des troubles sexologiques
Les motifs de consultations en sexologie sont multiples et dépendants des inquiétudes, des questionnements et des insatisfactions de chacun quant à sa vie érotique.
Toutefois les principales causes de consultations sont les suivantes. :
- L’éjaculation précoce
- Trouble du désir
- Le vaginisme
- Les troubles de l’érection
- L’anorgasmie
- Les mésententes sexuelles
- Les douleurs pendant le rapport
- Les conduites addictives
- Questionnement autour de l’orientation sexuelle
- La difficulté de l’échange sexuel
- Et toutes les autres questions
- Quand et comment consulter
Motifs de consultation en sexologie
L’éjaculation précoce
Physiologiquement, l’éjaculation est programmée dans l’espèce humaine pour survenir dans les premières secondes du coït. Vaincre ce reflexe naturel pour satisfaire ses fantaisies érotiques relève d’un véritable apprentissage.
L’homme qui souffre d’une éjaculation rapide est un homme qui éjacule avant qu’il ne le souhaite ou avant que sa ou son partenaire ne le souhaite. L’éjaculation précoce est due à une absence de gestion de l’excitation.
La thérapie sexo fonctionnelle repose dans ce cas sur l’apprentissage de la gestion de l’excitation.
Trouble du désir
Il s’agit d’une absence ou d’une diminution de l’intérêt pour la sexualité. Lorsqu’il se produit dans un contexte conjugal, il peut être associé à une mésentente conjugale qui peut s’aggraver par la diminution ou l’arrêt total des activités sexuelles. Il peut être à l’origine d’un sentiment de frustration et de ressentiment vis-à-vis du conjoint qui obtient du plaisir alors que l’autre vit la relation sexuelle comme une mission à accomplir.
Cette inappétence pour la relation sexuelle conduit à développer des stratégies d’évitement qui peu à peu réduisent les marques d’affection et de confiance nécessaires à une relation harmonieuse.
Comment distinguer une absence de désir « normale » d’une absence de désir « pathologique » ?
Au cours d’une vie conjugale de nombreux événements peuvent détourner momentanément le couple ou l’individu des attraits de la sexualité : l’arrivée d’un enfant, l’investissement dans un nouveau projet, un désordre hormonal, la maladie, les tracas familiaux ou professionnels, la fatigue… Rien d’inquiétant à cela, c’est lorsque que l’un des deux partenaires commence à manifester des signes d’inquiétude ou que cet état génère de conflits qu’il est intéressant de faire le point avec un professionnel.
Le vaginisme
C’est une contracture involontaire des muscles du vagin qui rend la pénétration impossible.
C’est une réaction phobique, une réaction de peur liée à une représentation surdimensionnée du pénis et une représentation du vagin vécu comme inadéquat à la pénétration.
Les thérapies comportementales et cognitives ont prouvé leur efficacité dans le traitement de ce trouble.
Les troubles de l’érection
C’est le motif de consultation le plus fréquent chez les hommes. Elle se définit comme l’impossibilité pour l’homme de d’avoir une érection suffisante pour permettre un rapport sexuel satisfaisant.
La confusion entretenue depuis toujours entre virilité et érection peut contribuer à en faire une véritable déconstruction identitaire. L’origine de la paresse érectile peut être organique et traduire une pathologie sous-jacente.
Elle peut également provenir d’une prise de médicaments. Cependant, dans la plupart des cas, le vieillissement, les tracas du quotidien, le stress, une consommation excessive de tabac ou d’alcool, la fatigue, les difficultés relationnelles, l’anxiété, l’appréhension, une absence de stimulation du ou de la partenaire sont directement responsables de ce trouble érectile.
Quelle qu’en soit la cause, avec la pharmacopée contemporaine il est possible de retrouver une érection satisfaisante. Néanmoins le retour de l’érection ne signifie pas le retour de l’harmonie sexuelle. La question qu’il convient de se poser, c’est une érection oui mais pour qui ? Et pour quoi faire ?
L’anorgasmie
Elle se définit comme une absence d’orgasme. En général, le désir est préservé.
Elle concerne autant les hommes que les femmes, cependant les femmes sont beaucoup plus nombreuses à en souffrir. La norme biologique n’a pas prévu que la femme jouisse. C’est au prix d’effort, d’exploration de son corps et d’un véritable travail d’émancipation que la femme peut arriver à la jouissance.
En effet, l’accès à l’orgasme est beaucoup plus difficile chez la femme que chez l’homme. D’une part parce que contrairement à l’homme, ses organes génitaux ne sont pas directement visibles. D’autre part parce qu’elle subit un lourd héritage culturel qui pendant des siècles a opprimé le plaisir féminin.
L’accompagnement sexologique a pour objectif de lever les inhibitions et d’aider la femme ou le couple a découvrir ou redécouvrir un érotisme ludique.
Les mésententes sexuelles
On distingue trois types de mésententes :
- celles liées à la méconnaissance des zones érogènes du partenaire et parfois de ses propres zones érogènes
- celles liées à une incompatibilité de fréquence des rapports
- celles liées à une incompatibilité de scénario ou de fantasme érotique
Les mésententes sexuelles liées à une méconnaissance des zones érogènes
Les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes zones érogènes. Les organes génitaux féminins ne sont pas directement accessibles à la vue, c’est une des raisons qui conduit les femmes à méconnaitre cette partie anatomique. En contre partie, elles peuvent développer une réceptivité érogène qui dépasse largement la zone génitale. En revanche, la visibilité de l’organe masculin et la confusion entre virilité et érection conduit les hommes à réduire leur sensualité à la zone génitale.
Résultat, l’homme aura tendance à exciter chez la femme les zones qui sont fortement réceptives chez lui c’est-à-dire la zone génitale. Elle pourra se sentir incomprise et négligée. De même, un homme pourra ressentir de l’ennui, voire de l’agacement si sa partenaire lui prodigue trop de caresses à la périphérie de la zone génitale.
Pour éviter des frustrations, il est important que chacun des partenaires apprenne à connaître et à élargir sa cartographie érotique. Le sexologue pourra les aider à mieux se connaître, à élargir leur potentiel réceptif et à établir une communication érotique rentable.
Les mésententes sexuelles liées à la fréquence des rapports
Comment gérer sa vie érotique lorsque l’un des partenaires a une demande plus importante que l’autre ?
À la longue cette situation peut générer un trouble du désir chez celui qui est le moins en demande, une frustration et des ressentiments chez celui qui a une demande plus importante.
Lorsque cette situation perdure, la consultation chez un sexologue peut permettre d’éviter que le couple ne s’enlise sournoisement dans un conflit conjugal.
Les mésententes liées à une discordance sexuelle
Il est fréquent de recevoir des couples dont la femme se plaint d’un manque de propulsivité de leur partenaire. Elles leur reprochent une attitude trop tendre et pas assez virile. A l’inverse la femme peut reprocher à l’homme une trop grande propulsivité, une concentration sur la zone génitale au détriment de la polarité sentimentale.
Chez les hommes, les reproches se situent autour d’une trop grande passivité de la femme, une polarité trop affective, un manque d’intérêt pour l’élargissement du répertoire des comportements sexuels ou à l’inverse un manque de réceptivité, de féminité.
Une réflexion sur l’affirmation de soi, l’émancipation par rapport aux stéréotypes sociaux et l’élargissement des rituels sexuels du couple est nécessaire.
C’est parce que chacun des partenaires prendra en compte sa responsabilité individuelle que le succès commun pourra être au rendez-vous.
Les douleurs pendant le rapport (ou dyspareunie)
La douleur peut survenir pendant ou après le rapport. Cette douleur peut avoir des causes multiples : une cicatrice douloureuse après un accouchement, un comportement brusque du partenaire, une allergie au préservatif, une lubrification vaginale insuffisante, un amincissement de la paroi vaginale suite à la ménopause…
Il arrive alors qu’il n’y a plus aucune raison objective de ressentir une douleur, que la femme continue à se protéger et à se tendre, ce qui continue à rendre le rapport douloureux.
La prise en charge de ce trouble nécessite parfois en parallèle le recours à une kinésie périnéale.
Les conduites addictives
L’addiction à la sexualité comporte une dimension dépressive sous-jacente. On parle d’addiction lorsque la conduite a envahi la vie quotidienne au point d’empêcher la personne de vivre. L’autre aspect de cette pathologie c’est qu’elle produit un inassouvissement, une absence de satiété et un besoin sans cesse renouvelé de reproduire le rituel à l’origine des souffrances.
Questionnement autour de l’orientation sexuelle
Il peut s’agir d’inquiétude suscitée par un désir, un rêve, une émotion suscitée par une personne de même sexe. D’autre part, il n’est pas toujours évident d’assumer son homosexualité.
Le sexologue peut apporter un soutien dans le cheminement vers l’acceptation de son homosexualité.
La difficulté de l’échange sexuel
Difficulté de l’échange sexuel après un événement fragilisant : Cancer, intervention chirurgicale, naissance…
Et toutes les autres questions…
Il existe autant d’interrogation qu’il existe de couples ou d’individus. On retrouve fréquemment des inquiétudes autour de la masturbation, la difficulté à parler de sexualité à son enfant, la difficulté à vivre l’homosexualité d’un enfant, les demandes du conjoint (sodomie, échangisme…), les plaintes autour de la passivité de la partenaire, l’incidence de la ménopause sur la sexualité.
Comment et quand consulter ?
Faut-il consulter seul ou en couple ?
Si vous vivez en couple, le trouble provient de la difficulté que vous avez à fonctionner ensemble.
Un seul partenaire ne peut pas prendre en charge la totalité de la vie érotique. C’est pourquoi il est indispensable que les deux partenaires se responsabilisent pour retrouver ensemble une harmonie sexuelle.
Toutefois, si l’un des deux manifeste une farouche résistance à l’entrevue avec un sexologue, il ne faut pas hésiter à consulter même seul(e). Cela peut aider à faire le point, amorcer un changement et mettre en mot une situation anxiogène.
Quand faut-il consulter un sexologue ?
Il ne faut pas compter sur le temps pour résoudre les dysfonctionnements sexuels. Cela relève d’une véritable motivation des deux partenaires et d’une démarche dynamique.
Une trop grande attente peut provoquer une aggravation du problème, une augmentation des conflits conjugaux et un éloignement des partenaires.
L’idéal c’est de consulter dès que le malaise s’installe.